De Beers c'est quoi ?
- B E L - A M I
- 2 janv. 2024
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Dernière mise à jour : 19 févr. 2024
De Beers c'est quoi ?
De Beers, c'est d'abord le nom de deux fermiers d'Afrique du Sud originaire des Pays-Bas, Diederik et Johannes.
En 1866, le fils d'un fermier voisin ramasse sur les bords du fleuve Orange une jolie pierre blanche, qui se révèlera être un diamant - retaillé, il deviendra le célèbre "Eureka" - image ci-dessous.

Des prospecteurs affluent dans la région. Après avoir passé au crible tous les graviers du fleuve, ils commencent à creuser la terre alentour.
En 1871, la nouvelle suivant laquelle deux gros diamants ont été trouvés sur des terrains appartenant aux frères De Beers se répand comme une traînée de poudre. Elle va lancer le "De Beer's Rush". Les aventuriers s'y bousculent, ils seront jusqu’à 50 000 et leurs baraquements anarchiques vont former une ville-champignon : Kimberley.
Cecil Rhodes va vite tirer son épingle du jeu. Louant du matériel aux prospecteurs contre une partie des pierres trouvées, ce fils de pasteur anglais va peu à peu prendre le contrôle des gisements. En 1888, il fonde la De Beers Consolidated Company, du nom des anciens propriétaires des terrains. La société va également bâtir sa réputation sur son savoir-faire quant aux techniques d’extraction. Lorsque Rhodes meurt en 1902, la De Beers a la main sur 95% de la production mondiale des diamants bruts.
Son successeur, Ernest Oppenheimer, crée en 1933 la Central Selling Organisation (CSO) qui a pour but de sélectionner, stocker, et mettre en vente une large part de la production des diamants. Dix fois par an, les plus importants clients de la De Beers, appelés les "sightholders" (des diamantaires habilités à "voir"), se voient chacun remettre une boîte renfermant des diamants brut. Ils ne peuvent ni modifier le contenu de la boîte, ni discuter le prix : ils doivent l'acheter sans marchander et sans savoir ce que les autres ont reçu. Ces sightolders n'ont pas le droit de revendre ces pierres brutes et ont l'obligation de le tailler ou de le faire tailler. C'est le meilleur moyen de verrouiller la quantité des diamants disponibles, de garantir des prix élevés. Et ainsi de s'assurer un monopole mondial sur l'achat de diamants.

Plusieurs producteurs émergents cherchent à s'émanciper de ce système, et en premier lieu la Russie. Au contrôle exercé par la De Beers au niveau de la vente du brut (le "contrôle du robinet"), Lev Leviev et ses associés vont opposer une organisation de toute la filière, depuis la mine jusqu'à l'acheteur du diamant taillé.
Plus besoin d'intermédiaire : ils mettent en place leurs propres points de vente. Et leur stratégie a fini par obtenir la fin de la CSO. La De Beers contrôle désormais moins de la moitié du marché et a dû se conformer aux nouvelles lois de régulation : elle propose désormais des bruts sélectionnés à des clients eux aussi sélectionnés (suppliers of choice). Et depuis 2001, elle a lancé sa propre maison de joaillerie...
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