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L'Opale ou l'arc en ciel gemmologique


La dénomination vient probablement de Sanskrit « Upala » qui signifie pierre précieuse. On la révérait aux Indes comme la pierre des dieux. Mais une autre appellation est parfois avancée, dérivée du nom de la déesse primitive italique Ops, épouse de Saturne, assimilée ensuite à la Terre, Rhéa et Cybèle, dont les fêtes, le 14 des calendes de janvier (19 décembre), étaient appelées Opalia, les Opalies.

L'opale de belle qualité est une pierre extrêmement belle, changeante, chatoyante, miroitante, séduisante pour ne pas dire vivante !


C'est un gel non cristallin de silice hydratée. Son irisation est l'effet de l'interférence et dans les pierres de qualité gemme on peut observer alors l’opalescenceun franc changement de couleurs (visible à l’œil nu même pour les néophytes) du à sa structure cristalline qui donne une sorte de miroitement proche du changement de couleurs équivalent à celui de certaines ailes de papillons. Absolument magnifique !


Histoires et légendes autour de l'opale

L'opale fut, et est toujours, considérée dans de nombreux pays comme un porte-bonheur avec un pouvoir irrésistible. On prétendait que, magique, elle avait le don d’être sensible aux émotions. Ainsi, elle pâlirait devant un ennemi, rougirait devant un ami, etc., Elle procure beauté, fortune, bonheur et serait un excellent talisman pour la vue. Pour certains, elle éloignerait même le « mauvais œil » ! Cette gemme mystérieuse fut également censée rendre invisible. On dit aussi qu’elle protège les entreprises honnêtes.

Opale éthiopienne Ethiopie noble iridescente opalescente pierre précieuse arc en ciel

Les grecs et les romains la connaissaient et la faisait venir de Hongrie, friands de son apparence changeante. On retrouve les opales déjà au Moyen-Age sur les bijoux et divers objets d'orfèvrerie. La couronne du Saint Empire portait une opale baptisée Orphanus. Aux XVIIIe et XIXe siècle, les opales sont très à la mode. On les aimait autant pour leur côté mystérieux que pour leur rôle de porte-bonheur.


Depuis l'Antiquité, les opales exercent, par le jeu de leurs feux colorés, une fascination mystérieuse. C'est en 1993 que le monde a vu son champ d'admiration s'élargir avec la découverte des gisements d’Éthiopie, en terre abyssinienne. Le contexte géologique de cette région a engendré une variété d'opales aux dessins extraordinaires et aux couleurs aussi variées que vives. Pline l'Ancien écrit aussi que le sénateur Nonius fut proscrit par Antoine (83-30 av.J.-C.) pour une opale estimée 20 000 sesterces (vingt ans de solde d'un légionnaire), le seul de ses biens qu'il emporta en exil, et Pline s'en indigne : « Quelle étonnante cruauté et quel excès de la part d'Antoine, qui proscrit pour une gemme ! Mais quelle non moins grande obstination de la part de Nonius, épris de l'objet de sa proscription ! » Selon un mythe du XVIIIe siècle, l'opale de Nonius aurait été retrouvée dans les ruines d'Alexandrie, puis vendue à Constantinople pour plusieurs milliers de ducats, et un Français du nom de Lironcourt aurait essayé de la vendre dans divers pays pour 40 000 thalers.


Quelques exemples d'opales dans les collections royales:


La grande opale d’Andamooka de la reine Elizabeth II (Royaume-Uni), offerte en 1954 en Australie, un exemple iconique d’opale australienne montée en parure (collier + boucles).


Les opales de la reine Victoria, qui ont popularisé au XIXᵉ siècle les bijoux d’opales blanches et d’opales de feu entourées de diamants (son diadème “Oriental Circlet” était d’ailleurs à l’origine serti d’opales).


Les bijoux avec les opales de la princesse puis reine Alexandra, dans le style victorien tardif, opales et diamants.


Les bijoux d’opales du Second Empire en France (Napoléon III, impératrice Eugénie), souvent en or jaune/rosé avec entourage de diamants taille ancienne.

L’impératrice Joséphine de Beauharnais possédait une superbe opale de feu dite Incendie de Troie, hélas disparue ! La reine Victoria, grande fan d’opales, contribua beaucoup à la promotion de celles venues d’Australie, et lutta contre la superstition du siècle, contrairement à l'impératrice Eugénie, qui se méfiait de cette gemme.

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Que pensez vous de cette opale noire australienne interprétée par BEL-AMI Paris ?


N'est elle pas digne d'une reine ou princesse ?


Cliquez sur l'image pour vous plus de détails.




Importantes opales et opales historiques

La collection d'opales de Stéphanie de Belgique, actuellement au trésor de la Hofburg, à Vienne, est très célèbre. Le musée d'histoire naturelle de Budapest conserve la plus importante collection d'opales hongroises. Parmi les opales importantes se trouvent l'opale de Louis XVIII (77 carats) aujourd'hui au Muséum national d'histoire naturelle, l'opale de 203 carats offerte à Élisabeth II d'Angleterre en 1954 par le gouvernement australien, ainsi qu'une opale arlequine de 345 carats, une opale de feu mexicaine de 143,2 carats et une opale noire australienne de 58,8 carats exposées à la Smithsonian Institution de Washington. Le bloc d'opale le plus important, nommé Panther Opal, fut trouvé en Australie : il pesait 61,3 kg et fut divisé en trois pièces de 36, 11,3 et 9 kg. Les opales extraites auparavant étaient de dimensions beaucoup moins importantes : 600 g (12 x 5,7 cm) en Hongrie en 1775 (actuellement au musée de Vienne), 820 g au Queensland en 1912. Une opale de 527,2 g est exposée au musée de New York. De magnifiques pseudomorphoses de fossiles en opale (rostres de bélemnites, moules internes de gastéropodes, oursins et même reptiles) proviennent d'Australie.

On compte 3 sortes principales d’opales :

Opale noire australie pierre gemme précieuse fine cabochon rare

L’Opale Noble qui à un aspect laiteux plus ou moins marqué, l’opalescence, et des reflets irisés changeant selon l’angle de vision (iridescence). Une belle opale appelée opale noble, sera opalescente et iridescente. Elle comprend deux catégories : les opales blanches, dont la couleur de base est blanche ou claire, et les opales noires, plus rares, dont la couleur de base, est gris sombre, bleu foncé, vert sombre ou noir grisâtre. Celles qui sont vraiment noires sont très rares. L’opale de feu iridescente est aussi une opale noble. L’opale matrix est incorporée à une roche mère.

Principaux gisements de l'opale noble : Australie, Brésil, Nevada, Guatemala, Japon, Éthiopie.

L’Opale de Feu porte son nom à cause de sa belle couleur orange à rouge. Elle peut être opalescente et iridescente.

Principaux gisements des opales de feu: Mexique, Australie, Brésil, USA, Éthiopie, Guatemala, Honduras, Turquie où on l’appelle « Simavopal ». L’opale Commune très répandue, opaque, sans opalescence. On la trouve à des nombreuses couleurs, avec parfois, des inclusions de dendrites.


Les opales noires australiennes peuvent avoir différentes couleurs de fonds. Parmi les opales australiennes on peut citer les opales noires (en réalité leur fond est d'un gris très sombre), les opales crystal qui sont presque transparentes avec de superbes jeux de lumière et éclats opalescents, opales dark (sombres) qui dans leur ensemble sont d'une teinte sombre, les opales blanches (à fond blanc) qui ont un corps clair aux teintes pastel et enfin les opales boulder qui sont surtout des morceaux de roches fossiles comportant une quantité plus ou moins grande  des veines d'opale noble. 

Il ne faut pas confondre l'opale blanche australienne avec l'opale éthiopienne !

René Lalique fut un des grands fans d’opales, qu’il employa dans ses nombreux bijoux les plus célèbres durant toute sa carrière. Une de ses plus célèbres clientes, Sarah Bernhard en était très friande. Parmi les créations de ce joaillier de la période Art –Nouveau, on nommera par exemple le collier « Femmes - insectes et cygnes noirs » ou, Lalique à serti 9 superbes opales taillées en cabochons ronds, mais aussi, pendant de cou « Paons » serti d’une opale triangulaire, ou encore épingle de chapeau « Guêpes et Scabieuse » avec une jolie opale ronde, etc…


L'histoire de la malédiction de l'opale


Mais à la fin du XIXe, une superstition prêtait à l'opale un rôle maléfique ; diverses origines en ont été avancées concernant cette rumeur et le désamour soudain du grand public pour cette pierre superbe… On a découvert que cette histoire n’avait rien de démoniaque ou romanesque  comme on a pu le croire au départ, mais qu'elle était lancée par les sertisseurs et les lapidaires du XIXe siècle. En effet ces derniers étaient pénalisés s'ils causaient des dégâts aux pierres en les sertissant ou en les taillant ce qui leur causait des pertes financières...

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