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Les Perles

Les perles fines le hasard et miracle de la nature.

C'est le naturaliste suédois Karl von Linné, qui, au XVIIIe siècle, démontra le processus de la naissance des perles : elle est le fruit du hasard et apparaît dans l'huître lorsqu'un corps étranger- un petit parasite de la famille des cestodes - pénètre à l'intérieur de la coquille. Cherchant à s'en débarrasser, le mollusque perlier dépose autour de l'intrus des couches concentriques de nacre (dite très justement mother-of-pearl par les anglo-saxons). Il faudra du temps et beaucoup de chance pour trouver une perle de qualité.


La première particularité de la perle fine est sa rareté.


Perles de couleur fine de culture gold blanche conche japon tahiti

Pour composer un collier « en chute » (taille progressive des perles), il faut parfois compter plusieurs années. Madame Thiers, femme du premier Président de la République, composa ainsi, perle après perle, un somptueux collier de trois rangs. Elle en fit don au Louvre en 1880.


L'appairage d'un collier de perles fines ou plutôt l'assemblage - c'est-à- dire la répartition des perles par degré de similarité en taille, forme, couleur et nuances - relève souvent de la prouesse.

Les perles aux formes les plus régulières sont les plus appréciées: en poire ou en sphère, de préférence.


Les teintes de perles peuvent aller du blanc au noir en passant par toutes les couleurs de l'arc-en-ciel sans limites.


La couleur dépend de la variété de la coquille-mère, suivant son emplacement dans les diverses parties du monde. Les spécialistes prétendent que les plus belles perles du monde proviennent de la région du Golfe persique, de Bahreïn en particulier


Les perles dans l'histoire.


La perle est de toutes les civilisations, universellement appréciée depuis la Haute Antiquité. Tous les trésors royaux ou impériaux renferment des perles. L'Impératrice Eugénie, outre sa parure de perles blanches immortalisée sur le portrait de Winterhalter à Versailles (collier à huit rangs, diadème et couronnette ainsi que de nombreux bracelets) possédait par ailleurs un précieux collier de perles noires. La Reine Victoria, le Tsar Alexandre II, les Maharajahs en Inde et notamment le maharana de Dholpur, surnommé le « prince des perles », ne sont pas en reste.

Une véritable folie s'empare des amateurs de perles fines à la fin du XIXe siècle : les grandes fortunes russes (princes Youssoupoff), ou américaines (milliardaires tels George Gould ou Barbara Hutton - surnomée "Pauvre petite fille riche") attisent les feux. On entend même parler d'un « bal de la perle » en 1906 à Washington... Les prix atteignent des sommets.

Aujourd'hui, la perle fine suscite un nouvel intérêt qui s'intensifie chaque année davantage : le souci de retrouver la matière pure et authentique de ces gemmes est certainement un désir majeur chez les collectionneurs.


La définition de la perle fine : rare, subtile, délicate, complètement naturelle puisque ne subissant aucune transformation, elle est tout simplement l'éternel et doux reflet qui illumine un visage, ou fait rayonner une main.

La durée de vie d’une perle fine est de 150 ans sans jaunir. Elle est composée d’aragonite, de concholite et d’eau. La perle peut prendre naissance dans n’importe quel coquillage nacrier d’eau de mer ou d’eau douce. Il existe donc des perles fines d’eau douce et d’eau de mer.


Quand il s’agit d’une perle d’eau douce cultivée on doit toujours préciser « perle de culture d’eau douce »


La perle de culture.

La perle de culture est un produit provoqué par intervention humaine. L'homme force les huitres perlières à produire des perles en introduisant lui-même des corps étrangers dans leurs coquilles. Sa duré de vie est de 50 ans environ selon l’épaisseur de sa couche de nacre.


Les perles de culture à noyau de nacre.

La greffe se fait dans des huitres Pinctada Martensi vivant 7 ans.

On attribue à Mikimoto l’invention de la perle de culture à noyau de nacre au début du 20e siècle.


Au lieu d’insérer une boule de dans le manteau de l’huitre (où il y a un rejet presque immédiat) il insère la boule de nacre (ou nucléus) dans la gonade, la partie la plus acide de l’huitre. Il introduit en même temps un petit lambeau de chair, morceau d’épithélium provenant d’une autre huitre sacrifiée. Ce petit lambeau de chair, appelé aussi « greffon » commencera avec le nucléus (qu’il enveloppe plus ou moins selon sa grosseur) le sac perlier et agira comme stimulant pour la sécrétion de la nacre. On pourrait se passer du nucléus mais la culture des perles de belle taille prendrait trop longtemps. On le laisse de 1 à 3 ans.

Le noyau de 3 mm de diamètre donne 1 an après une perle de 3,5 à 5mm de diamètre. Un noyau de 7mm de diamètre donne 3 ans après une perle de 9mm de diamètre.


Épaisseur d’une couche de nacre d'une perle


Quand la couche de nacre est trop fine, la perle est chatoyante et se découvre en quelques mois. Épaisseur d’une couche de nacre : les plus fines ont de 3 à 5 microns et peuvent aller jusqu’à 50 microns (perles de culture d’eau douce). Un micron un millionième de mètre l’épaisseur dépend de la taille et de la santé de l’animal greffé. Une épaisseur moyenne : 0,5 à 1mm.

Akoya : perle de culture japonaise à noyau de nacre

La perliculture se pratique dans les fermes perlières. L’ostréiculteur recolle des bébés huitres en immergeant des branches de cèdre où vont s’accrocher les bébés qui en sont très friands. Au bout d’un mois on recolle les bébés huitres. On les place en nurserie où ils vont être gavés et où ils vont se développer pendant 2 ans. Puis on vend ces « naissants » à la vente annuelle des puériculteurs qui les placeront dans les parcs à huitres pour qu’ils s’habituent aux eaux territoriales pendant 1 an. A 3 ans l’huitre arrive à maturité, elle peut alors être greffé et subir le processus. La période de greffe se fait quand la sécrétion hormonale est la plus importante. Une huitre peut subir 3 greffes mais la 3eme fois la qualité de la perle sera moins bonne.

Il faut un plancton de bonne qualité une eau pas trop salée et une température moyenne pour réunir des bonnes conditions d’environnement.


Perles de mers du Sud Australie Pinctada Maxima diam 20, 25, 30mm argentées (silver lipo) blanches. Birmanie Pinctada Maxima « gold lips » plus ou moins dorées Philippines

Les perles de culture à implant organique (1950 – 1960)

Pas de boule de nacre seulement le greffon, se fait avec des moules d’eau douce.

La greffe se fait dans le manteau et non dans la gonade. Elles vivent au moins 13 ans alors que l’huitre vit 7 à 8 ans. Beaucoup moins fragiles que les huitres elles peuvent subir des nombreuses greffes alors que l’huitre supportera 2 greffes mais pas toujours 3. Les premières perles de culture d’eau douce se faisaient dans le lac Biwa au Japon. Elles avaient la forme d’un grain de riz, maintenant elles sont de plus en plus rondes et bientôt le seront parfaitement. Comme il n’y a pas de noyau de nacre, les couches nacrières sont importantes, ce qui leur donne une grande durabilité. Parfaitement rondes*, elles sont d’un prix très abordables surtout que chaque mollusque peut supporter 20 greffes dans chaque valve : le plus souvent on se contente de 10 à 15 pour ne pas fatiguer l’animal. On laisse 1, 2 ou 5 ans.

*certaines moules sont greffées avec un noyau de nacre et un greffon.

La perle noire

Les perles de couleur noire naturelle sont produites par des mollusques ayant des nacres noires telles que la perle de Tahiti.

Beaucoup de perles sont teintées aux sels de plomb ou d’argent et par d’autres procédés.

Si une perle noire fait moins de 7,5mm de diamètre elle est teintée.

Les perles de Tahiti sont produites par l’huitre perlière à lèvres noires la Pinctada Margaritaféra.

Les perles de Tahiti ont mis plus de 15 ans à s’implanter dans le marché de la perle. Ses couleurs sont incomparables : grise et noires, rehaussées de tons verts « ailes de mouches » très prisées, aubergines ou dorées. Le taux de réussite de la greffe est de 30% en moyenne ce qui la rend d’un prix plus élevé que les autres. Constituées des couches nacrières épaisses elles se caractérisent par une grande durabilité.

La perle d’Abalone 2005env

Sur l’ile Stewart (Nouvelle Zélande) Ron Dennis après des années de tâtonnements, à mis au point une greffe sur un coquillage du Pacifique, le Pao, l’ormeau de Nouvelle Zélande. Il prend le coquillage à maturité et l’anesthésie pour accomplir la greffe : un demi-nucléus glissé sous la chair. Après environ 36 mois il récoltera une demie perle noire, bleue irisé dont la couleur restera naturelle.

La perle Mabé

Elle provient d’une huitre à coquille noire du même nom. On prend un demi-noyau de nacre de 10 à 15 mm de diamètre, on le fixe sur la coquille interne de l’huitre. Le coquillage va recouvrir ce demi-noyau de couches nacrières. Un an après on scie la coquille, on enlève le ½ noyau de nacre et restent les couches nacrières. Pour consolider on injecte de la résine ou de la cire et on colle une plaque de nacre pour rendre l’ensemble plus compact. Il faut 1 an pour obtenir une perle Mabé, aussi la qualité est moins belle que celle d’une perle de culture. Ce système est copié sur la formation naturelle de la perle blister : celle-ci est une petite perle fine qui, après avoir roulée sur la coquille interne, se colle sur la paroi de couches nacrières, on fait un sciage mais n’injecte rien et on ne fait pas de collage.

L’évaluation des perles

L’évaluation d’une perle se fait selon différents critères :

Depuis peu on peut choisir la couleur de la perle au moment de la greffe.

  • La couleur : blanche, rosée, « champagne »

  • L’orient : c’est la capacité qu’à la lumière à pénétrer au travers des couches nacrières. Le bel orient exige des couches nacrières très fines. La meilleure période de pêche se situera à la fin de l’hiver quand l’huitre se repose en secrétant des couches nacrières plus fines d’où un meilleur orient.

  • Le lustre : il est lié à la régularité de la dernière couche perlière. Les petits défauts (creux, boursouflures) peuvent nuire à l’éclat de la perle. Aussi, au moment de la récolte et du tri des perles on peut peler la perle ou la frotter pour améliorer sa surface.

  • La forme : il existent différentes formes : ronde, en goute, en bouton, déformée (baroque).



Si le parasite de la perle baroque, au moment de sa formation, était de la nature d’un petit crabe, quand l’huitre pour s’en débarrasser, l’a entourée de couche nacrières il s’est pétrifié et s’est transformé en gaz. Celui-ci à déformé la perle en la gonflant.

Ce genre de perle s’appelle « soufflure fine ».

Parfois suite à des tempêtes l’huitre à reçue plein de parasites au lieu d’un seul parasite. On reconnaitra ces minuscules intrus, la nacre va donner des perles « grains de riz » 2 à 3mm. En se regroupant elles forment une « perle frisée ». Les colliers à plusieurs rangs faits avec ces perles s’appellent « semences ».

La forme ronde est la plus recherché. Le diamètre de la perle à son importance et l’épaisseur de la couche de nacre qui déterminera sa durée de vie. Si les couches nacrières sont insuffisantes le noyau risque d’apparaitre un jour.

Keshi

Après la greffe le noyau de nacre et l’huitre à continuée à secréter de la nacre car le greffon est resté cela donne une perle déformée.

Les imitations de perles

Au 17e siècle un artiste, Mr Janin, découvrit en écaillant des poissons (ablettes) qu’une couche nacrée se créait en surface. Il a fait une solution en diluant les écailles dans de l’ammoniaque, solution appelé « Essence d’Orient ». Pour faire une perle d’imitation on prenait une bille en verre soufflé trempée plusieurs fois dans cette essence ce qui donnait une bille parfaitement nacrée en surface. Les perles de Majorque ont subi le même processus. De l’essence d’orient on est passé à des produits chimiques, sels de Bismuth, sels de titane, sels de plomb, ces dernières sont interdits à cause de danger d’intoxication.


Comment différencier une perle naturelle de perle d'imitation ?


On peut différencier les perles fines et les perles de culture des perles d’imitation car ces dernières sont parfaitement lisses alors que les autres ont un côté rugueux.

Le meilleur moyen de différencier une perle fine d’une perle de culture reste la radiographie.

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